Se préparer aux catastrophes : par où commencer en 2025 ?

Ces dernières années ont été un rappel brutal : le monde peut basculer en quelques heures.

Une pandémie mondiale, des tempêtes extrêmes, des pénuries alimentaires, des coupures d'électricité, des feux de forêt, des conflits armés à nos portes… autant de réalités que nos grands-parents connaissaient, mais que notre société moderne avait cru maîtriser, voire oublier.

Pourtant, en 2024, la fragilité de nos systèmes — qu’ils soient logistiques, sanitaires ou énergétiques — ne fait plus débat. Et face à cela, une question s’impose :
👉 sommes-nous réellement prêts à faire face à l’imprévu ?

C’est là qu’intervient le “prepping”, ou préparation.
Loin des clichés du survivaliste reclus dans sa cabane avec 200 boîtes de conserve, il s’agit surtout d’un état d’esprit : reprendre une part de contrôle, être autonome pendant quelques jours, et protéger sa famille sans dépendre d’un système qui peut temporairement s’effondrer.

Se préparer, ce n’est pas vivre dans la peur.
C’est vivre avec lucidité. Et agir pendant qu’il est encore temps.

Mais concrètement, par où commencer ? Quels sont les premiers gestes, les vrais indispensables ?
Dans cet article, je te propose une approche pragmatique, progressive et abordable pour poser les bases de ta résilience personnelle.

POURQUOI SE PRÉPARER ?

Pendant longtemps, se préparer à une catastrophe était considéré comme une démarche marginale, presque excessive. Pourtant, ces dernières années ont prouvé que les situations de crise peuvent toucher n’importe qui, n’importe où, sans prévenir.

  • En 2020, une pandémie mondiale a paralysé les transports, vidé les rayons des supermarchés et isolé des millions de foyers.
  • En 2022, des tempêtes et des incendies records ont frappé l’Europe, laissant des quartiers entiers sans eau ni électricité pendant plusieurs jours.
  • En 2023, l’inflation et les tensions internationales ont mis en lumière la fragilité des chaînes logistiques mondiales.

Ces exemples ne sont pas des scénarios extrêmes. Ce sont des faits.

Se préparer, aujourd’hui, ce n’est pas “vivre dans la peur”, c’est simplement reconnaître que le confort moderne n’est pas garanti en toutes circonstances.
C’est vouloir rester autonome quelques jours en cas de coupure de courant.
C’est assurer à ses proches de quoi manger et s’hydrater si un événement imprévu survient.
C’est gagner du temps, du calme, et de la sécurité quand tout le monde panique.

👉 En réalité, se préparer, c’est faire preuve de bon sens.
Comme on souscrit une assurance sans espérer s’en servir, on se prépare en espérant ne jamais en avoir besoin.
Mais si le jour vient où c’est utile… on est prêt. Et ça change tout.

LES FONDAMENTAUX DE LA PRÉPARATION

Quand on commence à s’intéresser à la préparation, il est facile de se sentir submergé. Entre les listes de matériel, les recommandations diverses, et les conseils contradictoires, on ne sait plus par où commencer.

Heureusement, il existe une base simple et fiable, commune à presque toutes les situations : les 5 priorités vitales, aussi appelées “piliers de la résilience”.

Ces cinq besoins sont à couvrir dans cet ordre, car ils conditionnent ta capacité à tenir quelques heures, quelques jours, voire plus, en autonomie.

1. L’eau
Tu ne peux pas vivre plus de 3 jours sans eau.

Stocke au minimum 6 litres par personne (3 jours à raison de 2 litres/jour).

Pense à des solutions de purification (pastilles, filtres, bouilloire).

> Astuce : garde toujours quelques bouteilles dans un endroit frais, et un filtre à eau portable dans ton sac ou ta voiture.

2.  La nourriture
Pas besoin d’un bunker rempli : 3 à 7 jours de repas simples et stables, c’est déjà énorme.

Privilégie : conserves, plats lyophilisés, féculents secs, barres énergétiques.

Pense à la rotation des stocks et à la cuisson sans électricité.

> Astuce : stocke ce que tu manges déjà, et mange ce que tu stockes.

3.  L’énergie
Une coupure de courant peut durer plusieurs heures, voire plusieurs jours.

Prévoyez : lampes frontales, batteries externes, radio à piles, réchaud à gaz ou à alcool.

> Astuce : une lampe à dynamo et une powerbank solaire ne dépendent pas du réseau.

4.  La santé & l’hygiène
Une petite blessure devient vite un problème sans matériel.

Une trousse de secours bien équipée + médicaments de base = indispensable.

N’oublie pas : savon, papier toilette, gel hydroalcoolique, serviettes.

> Astuce : prépare aussi une trousse “spéciale enfants” ou “spéciale allergies” si besoin.

5.  La sécurité & la communication
En cas de crise, il faut pouvoir rester informé, contacter tes proches, et avoir un plan.

Radio FM, chargeur de secours, copie de documents, carnet de contacts, point de rassemblement familial.

> Astuce : imprime une petite “fiche plan B” avec les infos essentielles (adresses, numéros, instructions).

Ce sont ces 5 piliers qui forment le socle d’une bonne préparation.
Commence par les couvrir simplement, avec les moyens que tu as, puis améliore progressivement ton équipement et ton organisation.

L’essentiel, c’est d’avancer. Même lentement. Car chaque petite action compte quand l’imprévu arrive.

LA PRÉPARATION COMMENCE CHEZ SOI

On croit souvent, à tort, qu’il faut partir vivre dans la forêt ou acheter des équipements coûteux pour être préparé. En réalité, la meilleure préparation commence à la maison, dans ton quotidien.

Voici les premières étapes simples, accessibles à tous, que tu peux mettre en place sans bouleverser ta vie ni vider ton compte en banque :

1. Faire l’inventaire de ce que tu as déjà
Tu as probablement déjà plus que tu ne le penses :

  • Des boîtes de conserve ?
  • Des bouteilles d’eau ?
  • Une lampe torche ou une batterie externe ?
  • Une trousse de secours ?
  • Un sac à dos prêt à l’emploi ?

Commence par rassembler ce matériel dans un endroit accessible, même s’il est basique. C’est ton premier “noyau de résilience”.

2. Préparer un plan familial simple
En cas de coupure réseau, de catastrophe ou d’évacuation, il faut que tout le monde sache quoi faire.

  • Où se retrouver si les téléphones ne passent plus ?
  • Qui prévenir ?
  • Que faire si tu n’es pas à la maison ?
  • Où sont les documents importants ?

> Astuce : écris tout cela dans une feuille plastifiée et mets-la dans un tiroir ou un sac de secours.

3. Réaliser ses premiers achats utiles (et malins)
Tu n’as pas besoin de tout acheter d’un coup. Commence par :

  • 1 ou 2 packs d’eau supplémentaires
  • Quelques boîtes repas de longue conservation
  • Une lampe frontale
  • Un chargeur solaire ou une powerbank
  • Une trousse de secours complète
  • Un petit réchaud à gaz (type camping)

> Objectif : être autonome 3 jours, sans courant, sans réseau, sans course à faire.

4. Organiser un “coin préparation” à la maison
Il peut s’agir d’une caisse, d’un sac ou d’un placard dédié où tu ranges :

  • ton stock d’eau et de nourriture
  • ta lampe, tes piles, ton réchaud
  • tes documents essentiels (copies d’identité, contacts, ordonnances…)

Tu sauras où tout est, même dans le noir ou dans l’urgence.

Le plus important, c’est de rendre cette préparation visible, simple et utilisable.
Tu n’as pas besoin d’en faire trop, mais tu as besoin d’y penser avant que ça n’arrive !

LES ERREURS CLASSIQUES À ÉVITER

Quand on commence à se préparer, il est facile de partir dans tous les sens. L’envie d’“être prêt” peut rapidement se transformer en stress ou en dépenses inutiles. Voici les erreurs les plus fréquentes… et comment les éviter.

1. Acheter du matériel sans plan
C’est l’erreur la plus courante : on tombe dans une vidéo YouTube ou une pub et on achète un couteau, une popote, une radio… sans cohérence.

> Ce qu’il faut faire : commencer par identifier ses besoins réels (pouvoir s’éclairer, boire, manger, s’informer). Le matériel vient après.

2. Dépenser beaucoup… pour mal s’équiper
Certains achètent des dizaines d’objets “survival” qu’ils n’utilisent jamais, alors qu’ils n’ont même pas de lampe avec des piles chargées.

> Règle d’or : un objet simple, fiable et testé vaut mieux qu’un gadget high-tech inutile.

3. Stocker sans consommer (et sans rotation)
Stocker des dizaines de conserves qui finissent périmées ou oublier de recharger sa batterie externe pendant un an : c’est contre-productif.

> Astuce : applique la règle “je mange ce que je stocke, je stocke ce que je mange”.
Et pense à noter des rappels pour tourner ton stock tous les 6 mois, tu peux te dire au début de l'hiver et au début de l'été.

4. Penser qu’on pourra tout gérer seul
Certaines personnes se préparent “en secret”, pensent qu’elles n’auront besoin de personne, ou que leur entourage les ralentira.

> En réalité, ta famille, tes amis, ton réseau local sont tes meilleurs atouts.
Préparer, c’est aussi communiquer, partager et impliquer doucement ceux que tu veux protéger.

5. Négliger l'entraînement et les tests
Avoir une trousse de secours, c’est bien. Savoir l’utiliser, c’est mieux.
Avoir un filtre à eau, c’est utile. Savoir comment il fonctionne sans lire la notice en panique, c’est essentiel.

> Planifie des petits tests :

  • Cuisiner un repas sans électricité
  • Passer une soirée sans lumière artificielle, voire couper le compteur (à faire quand le frigo est vide)
  • Filtrer de l’eau avec ton équipement

En résumé : ne cours pas après la perfection, mais évite les pièges classiques.
La vraie préparation, c’est progressif, intelligent, et pratique.

QUE FAIRE ENSUITE ?

Tu as compris l’essentiel : se préparer, ce n’est pas une réaction de panique, c’est une construction progressive. Et maintenant que tu as les bases, l’important, c’est de continuer à avancer.

Voici comment poursuivre intelligemment :

1. Approfondir chaque pilier
Prends chaque besoin vital vu plus haut (eau, nourriture, énergie, santé, sécurité), et creuse un peu plus :

  • Quelle quantité d’eau pour tenir 7 jours ?
  • Quels repas stocker pour qu’ils soient bons, variés et simples à préparer ?
  • Quelle alternative à l’électricité chez toi pour éclairer, chauffer ou cuisiner ?
  • Quelles compétences de base te manquent (premiers secours, orientation, etc.) ?

> Tu peux noter chaque pilier comme un projet, et y travailler un peu chaque mois.

2. Tester ton matériel
Il ne suffit pas d’acheter un filtre à eau ou un réchaud : il faut les essayer en conditions réelles.

  • Sais-tu cuisiner sans gaz ou électricité ?
  • Tes enfants savent-ils se servir d’une lampe frontale ?
  • Ta radio capte-t-elle vraiment les infos locales ?

> Tester, c’est s’entraîner sans pression, pendant qu’il fait encore jour, qu’il y a du réseau et de la lumière.

3. Échanger avec d’autres personnes
Tu n’es pas seul : des milliers de gens réfléchissent comme toi.
En parler à des amis, lire des retours d’expérience, suivre des blogs ou des groupes de discussion peut vraiment faire la différence.

> Attention aux discours extrêmes : garde toujours un esprit critique, et recentre-toi sur ce qui est utile, logique et réaliste pour ta vie.

4. Constituer petit à petit un stock de sécurité
Pas besoin d’un garage plein : l’objectif, c’est l’autonomie progressive.

  • 3 jours → 7 jours → 1 mois
  • Pour soi → puis pour ses proches
  • En maison → puis en déplacement (sac d’évacuation)

> Un petit sac “prêt à partir” avec les essentiels (eau, nourriture, lampe, trousse, papiers) est un excellent prochain objectif. Très utile pour fuir, ou simplement en cas de délocalisation vers un gymnase en cas d'incendie ou d'inondation par exemple.

5. Rester dans une dynamique simple et durable
Tu n’as pas besoin d’être parfait, ni de tout avoir tout de suite.
Mais si tu t’améliores un peu chaque mois, tu seras bien plus prêt que 95% des gens.

Et ça peut faire une énorme différence.

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